POSITIVE RAGE - 10/3/15
“Un sentiment étrange”
Alors, certes, cet album date un petit peu, mais quand il s’agit des Double Nelson, on ne compte pas, sinon on risque de perdre pied. Car les Double Nelson roulent depuis 1986, ont sorti tranquillou 8 albums, dont 2 sur le label new-yorkais Roomtone, et se sont bien tapés des milliards de kilomètres pour donner leurs milliers de concerts ! Rien que ça. Et depuis tout ce temps, le duo continue sa dérive libre, loin de tout code trop connu. « Un sentiment étrange » continue dans cette expérimentation personnelle, et particulièrement enfumée. Comme souvent avec le duo, on plonge dans un long trip sans repères qu’ils qualifient eux-même de krautglam, d’indusgroove ou de darkswing. Et il faut avouer qu’il y a de ça. Un méli-mélo mélangeant un peu d’indus arrondi sur les angles, du kraut passé dans des machines, et du swingue qui rendrait Suicide festif. On retrouve donc sur ce dernier album en date un peu moins de fun que sur certains autres disques (ou plus caché),
et moins de soleil africain. Mais le duo nous livre toujours son lot de boucles perchées, avec ce besoin de planer à la façon d’un Residents, de ne plus savoir ou se trouve le début et la fin, d’expérimenter sans prise de tête, de contempler le bordel. Pas de doute, les Double Nelson sont encore en vie.
Mathieu Gelezeau

"LONGUEUR D’ONDES Automne" - oct. 14 (+ mise en avant sur le site en octobre)
Album “Un sentiment étrange” auto-production 2013
Musique industrielle, groove, art sonore, électro, Un sentiment étrange oscille entre froideur et joie. Double Nelson persiste, fidèle à la ligne fixée depuis 1986, distillant un savant mélange de genres, des trouvailles à la pelle, des ambiances variées et inspirées. Par ici, les mouettes s’accouplent avec un rythme binaire alors que la mer est transportée dans une ambiance urbaine.
Par là, un violon inquiétant vient faire le contrepoint d’une guitare funky. Les couches sonores sont bien agencées, savamment spatialisées et une indéniable musicalité en ressort. Aussi, là ou pas mal d’anciens de la scène indus ressortent habillés d’un son pauvre et (déjà) anachronique en utilisant l’outil informatique à mauvais escient, Double Nelson évite cet écueil tant l’ordinateur est transparent et sert surtout à injecter des sons crées par les musiciens eux-mêmes. Une inspiration intacte, donc, et après plus de 25 ans de carrière c’est assez rare.
Mathieu Fuster.

"OBSKÜRE Magazine" n°23 - nov/déc. 14
Double Nelson / Un sentiment étrange (autoproduction)
Rock bizarre / post-punk industriel
Cet album est en fait sorti il y a un petit moment, dans un anonymat quasiment complet. Ce qui est d'autant plus triste qu'il s'agit non seulement d'un groupe français mythique, mais aussi d'un disque proprement excellent.
Comme les nancéens nous l'ont écrit, on vous présente ce huitième album "hors délais, sans excuse valable". Le duo est donc toujours là après plus de vingt-cinq ans, avec ses deux basses, son énergie délirante et ses atmosphères inclassables dans lesquelles on peut trouver autant de relents post-punk ("Abeilles Road" et ses airs de titres de Killing Joke première période) que du sampling sauvage, et une approche physique du son et de l'électronique qui peut aussi évoquer le rock industriel d'Einstürzende Neubauten période "Feurio!" ("Min's Time) ou Les Tétines Noires à l'époque de "Douze Têtes Mortes".
Trêve de comparaisons : la musique de Double Nelson ne ressemble à aucune autre, de par un sens du groove très particulier, son mélange de constructions savantes et de primitivisme punkoïde, son funk carnavalesque ("Carnavalino") ou son traitement des voix étrange ("Ambiance Discount" ou la rencontre entre les Résidents et l'industriel). Les mauvaises langues diront que ça sent la drogue à plein nez, mais sans les lourdeurs du psychédélisme. Double Nelson nous mène dans des univers sonores sans équivalent, parfois inquiétants malgré l'humour apparent ("Love is gone Top Moumoute") ou carrément entraînants ("On dirait dla"). Le travail électronique est particulièrement soigné ici et trouve un bon équilibre avec les percussions métalliques et les guitares basses.
On ne saurait trop vous le conseiller. Surtout, allez les voir sur scène s'ils passent près de chez vous : ils sont incroyables.
Mäx Lachaud (82%)

"NEW NOISE MAG" n°24 - nov/déc. 14
Un sentiment étrange (autoproduction)
Noise rock barré
"Arrête pendant qu'il est encore temps", proclame une voix samplée au beau milieu du titre "Je crains". Difficile de dire s'il s'agit là d'une velléité d'abandon passagère des musiciens, d'un message à l'attention de l'auditeur ou plutôt d'une quelconque expérience de vie butinée sur la route au gré des longues pérégrinations d'un des duos rock expé les plus anciens du paysage hexagonal. Mais force est de reconnaître que l'écoute de ce nouvel album de Double Nelson engendre un agréable sentiment de malaise, pour parler par oxymore -ce qui ne déplairait sans doute pas au groupe-, un sentiment étrange en tout cas pour paraphraser le titre de ce 8ème album. “Just relax" suggère pourtant le morceau du même nom, sans doute le plus pop d'une étrange virée sonique plutôt introvertie et cafardeuse, de toute évidence la plus glauque que Double Nelson ait eu à nous proposer jusqu'ici.
Derrière l'habituelle malice du duo chant-basse-batterie, toujours dopé aux effets électroniques truculents, Double Nelson déploie un arsenal malingre de turbulences sonores et d'ambiance "darkswing" -pour reprendre un de leur credo- qu'ils ont catalysées ici sous forme de briques rock curieuses. Celles-ci s'apparentent parfois à des précités chimiques ("Thumb Breaker", évocation d'une montée d'acide en pleine free-party), à des descentes sans fin (les choubidou de "Molo Pom'Chips"), remplies de clins d'oeil musicaux (les zigzags krautrock qui égayent "Abeilles Road", la fausse samba caustique "Carnavalino") et de space-blues rock ("Love Is Gone Top Moumoutte").
Dans ce simili noise rock rampant qui ne ressemble à pas grand chose de connu, chaque détail compte et on se prend à écouter les morceaux comme un ethnologue perché, suivant les digressions du couple dans leur cametard déviant. A l'image du narcotique "On dirait d'la", un psychédélisme mutant finit par s'installer et on arrive à se demander quel type de substance a servi à la conception d'une telle équipée sonore. Car, finalement, hormis le groove technoïde de "Je crains", l'expérience peut se révéler plus inquiétante que drôle. Bref, on vous aura prévenus.
Laurent Catala (7/10)

"SENSCRITIQUE.COM" - janvier 15
-"Liste d'albums à écouter du New Noise Mag n°24 (by Doctor Smoke)" : "Un sentiment étrange" 9ème / 64 albums

“LA VOIX DES SIRÈNES” - sept. 14
Album “Un sentiment étrange”
On avait laissé les Double Nelson "Pousser la voiture", c’était déjà en 2007… Et voilà qu’en cette rentrée surgit Un sentiment étrange, nouvel opus de l’inclassable combo nancéen.
A l’image de Woaw et du très grand Min’s Time qui ouvrent l’album, on retrouve la basse ample, lourde, granuleuse ; une rythmique aux sonorités plus métalliques ce qui ferait pencher l’ensemble vers une veine résolument indus. Les bandes inversées, voix retouchées, machines, samples et break de Classe Oberstumpf finissent par confirmer la patte unique des Double Nelson. C’est oublier qu’avec eux la pirouette est de guise au sens où le duo s’autorise des incursions en tout genre par goût pour la transgression, par envie et bonheur, par bonheur de la transgression.
Avec Je crains c’est bien dans une ambiance clubbing que le duo nous plonge non sans une diabolique délectation. Et l’on se surprend à se trémousser durant les 4’22 d’un morceau ponctué de samples inquiétants : « Je ne te reconnais plus. Arrête pendant qu’il est encore temps. Tu as changé !”
Titre quasi éponyme, “Je crains” est une subtile bascule, sorte de métamorphose électro de l’étrange. Nelson a donc un double ! Le cybernétique Bug du 26 Août aux voix enfantines, entêtantes, déploie un univers à la Tod Browning pour une version postindustrielle de son Freaks. Indeep Style qui clôt l’album sonnerait lui comme un improbable funk électro déjanté.
Avec “Un sentiment étrange”, les Double Nelson signent un album hautement visuel et fictionnel, mais frappé de l’urgence d’un réel qui ici fait monde. S’il faut manier la généalogie avec prudence, on ne peut s’empêcher de penser que l’album ne démériterait pas comme B.O. d’un film de F.J. Ossang.
Ne rien s’interdire et rester imprévisible. Punk. La grande classe !
Rodolphe Delcros

“UNDERGROUND ZERO” - août 14
DOUBLE NELSON - Un sentiment étrange Self Released / FRA
Electro Noise http://doublenelson.bandcamp.com/album/un-sentiment-trange
Orbite désaxée, la planète de ce duo d'un raffinement déstructuré convaincant, achemine une conception de l'étrange audacieuse et captivante, tour à tour sombre et lumineuse. A découvrir sur galette et en live où il excelle !!

"POLY Magazine" - oct. 14
Album “Un sentiment étrange” auto-production 2013 / contact : lesdn@club-internet (CD 12 euros)
Quelle sensation bizarre... A l’écoute du 8ème album de Double Nelson, un sentiment étrange s’empare de l’auditeur qui lance un “woaw” (titre du morceau d’ouverture) d’étonnement d’entrée de jeu. Ici “pas de pop” comme l’annonce le groupe nancéen, mais un joyeux amalgame gloubi-boulguesque mixant références krautrock, sonorités indus ou heavy et B.O. imaginaires, le tout parsemé de samples divers et saupoudré de quelques paillettes. Un disque fourre-tout que l’on se passera en boucle en attendant Le Bug du 26 Août prochain.
Le duo lorrain a mis les bouches doubles dans le grand souk sonique !
(E.D.)

PREMONITION - 17/2/15
“Un sentiment étrange”
Enfin ! Depuis le temps qu'on l'attendait, il est enfin là, le nouvel album de Double Nelson. Il vient tout juste de sortir, il y a à peine 2 ans (passé un certain âge, on ne compte plus). Leur passage au Zénith en 2012, pour la trentième édition du fameux festival international "Punk & Cold-Wave", avait marqué les esprits : 12 musiciens, 3 guitares, 1 basse, 1 contrebasse, 2 clarinettes, 5 flûtes à bec, 1 viole de gambe, 8 balalaïkas, des tambours, des trompettes, des hautbois et des musettes, sans oublier les danseurs et danseuses, ainsi qu'un plombier et deux agents de sécurité. Si comme beaucoup vous vous rendiez au magasin Wave de Nancy à la fin des années 80, convivial et rieur, muni de votre collier clouté acheté chez Cora, et que vous découvriez Double Nelson alors vous retrouverez ici la tendresse, l'amour, la joie et la beauté qui ont caractérisé leurs précédents albums, hélas épuisés pour beaucoup : Double Nelson le glas, Double Nelson et la caravane passe, Double Nelson sifflera trois fois... Leur reprise de Last Night a Dj Saved My Life, leur ode à la vie simple (Je crains), à l'insouciance (Love is Gone Top Moumoute), à l'ambition et au dynamisme (On dirait d'la) sauront une nouvelle fois vous convaincre. Quelle meilleure conclusion que ces quelques extraits de paroles à la poésie surannée : "Carnaval de Rio, son abondance de fesses", "Bordel de merde", Choubidou wah, chibidi ba" ?
Frédéric Thébault