491 (Lyon) dec. 07
Si vous avez comme moi lamentablement raté le duo nancéen alors qu'il jouait au dernier festival Riddim Collision à l'Epicerie Moderne, ne soyez pas trop dépité puisqu'ils ont eu la délicatesse de laisser derrière eux un nouvel album intitulé "Pousser la voiture". Un 7ème en 21 ans de (stations) service, sans jamais changer la ligne de conduite : appareiller, trancher dans le vif et dépareiller dans un univers sonore proche de la science-fiction !
Double Nelson se repait en effet d'une
basse énorme à la fois groovy et post-industrielle, couplée à une batterie sèche et métronomique qui s'agrémente de percussions diverses et métalliques ; ajoutez à cette matrice un puits sans fond de bruitages faits maison, de voix à moitié trafiquées dans une centrale nucléaire, ou de sons bizarroïdes d'origine incontrôlée, etc. Et voilà que vous naviguez allègrement dans le strange (!), la noise prise dans la tourmente d'une guerre interstellaire avec un petit côté funk psychédélique fin '70.
Tant pis pour le easy listening et ses frangines popisantes, la danse tribale futuriste de Double Nelson nous rapproche chaque jour un peu plus de la fin du monde mais avec le sourire !
Quant à l'invitation du duo : Let's get drunk and go naked" c'est à prendre évidemment au pied de la lettre. Unissez ainsi vos forces à celles de David Vincent pour "pousser la voiture" de Double Nelson ; il s'agira ensuite de se barrer fissa d'un monde où les emmerdeurs ont déjà pris les rênes.
Laurent Zine
Noise magazine janv. 08
"Foutrock"
Ca gargouille, gazouille, gratouille, c'est à peu près tout ce qu'on peut affirmer sur Double Nelson. Parler des effets.
Les causes, le pourquoi, le comment restent pour le moins troubles et bientôt vingt ans que ça dure !
Vingt ans que ce duo nancéen inclassable (tantôt trio, tantôt orchestre gargantuesque tant des intervenants gourmands de tous poils ont pu s'arrêter chez Gaze et Pasc) livre ses compositions foutraques, se fichant éperdument des modes, de la prod', de la technique, et pourtant rien de cheap chez eux, rien de daté, forcément !
Ca ne ressemble à rien d'autre et ça s'immisce pourtant, tel leur petit monstre vert sympathique, dans les esgourdes les plus blasées. A force d'un son atypique -une basse ronronnante en avant, chaloupée, qu'on imagine en pâte à modeler (voir "My Finger From L.A"), des percus girouette, une batterie malmenée, des claviers en mousse, des samples hystériques, des textes susurrés-, ils ont su en six albums imposer leur univers
psyché funk noise indus keupon bricolo de série Z (doublement saisissant et épatant sur scène !). On pense parfois à Grötus qui aurait atomisé la Mano Negra ("Lelvis"), Skinny Puppy qui aurait mal dégéré The Ex, Lydia Lunch qui ferait du zouk futuriste, Prong uppercutant Devo.
Si dissonance il y a, elle n'a rien de gratuit, la cohérence existe dans cet autre ailleurs. Pour preuve les seize titres jouissifs de "Pousser la voiture" s'enchaînent comme autant d'instantanés d'un quotidien azimuté à priori ludique mais
terriblement urbain, moderne et parfois finalement dérisoire.
Sous cette fausse légèreté se cache le secret le mieux gardé de l'héxagone : Double Nelson ou l'intégrité dans le Grand Tout, armés de rustines et de sérotonine contre vents et marées. Respect!
C. Fagnot (8/10)
retour
Libération 18 oct. 07
Lesdits Double Nelson fourbissent
un vif funk indus punk provincial minoritaire-communautaire éprouvé. Entre Miss Kittin ou Fiery Furnaces (pour le couple sonore underground)
et
Prince ("Roll me now") pour le groove-machine un peu emballé.
L'un dans l'autre, leur transe
binaire expérimentale pré-french touch a été largement pionnière, mais du coup adieu chansonnettes, narration, saynètes et popisme-trafic toute.
Le résultat, beat muzak comme préformatée Radio Nova, sur l'air franchouille faussement Trobadors du titre "Pousser la voiture", s'écoute (s'entend) une bande-son-cut-uppée.
A peine bouclée (embobinée en boucle)
à la Vega robotique stade terminal hermétique actuel, en plus charnu (photo sympa de la dame faisant foi au verso).
Outre le susdit cd, Double Nelson propose ses bruitismes en concert, ce soir comme hier à 21h à Paris, à la bien-nommée Mécanique Ondulatoire (8, rue passage Thiéré, métro Bastille).
B.Bayon
Positive Rage (webzine) fev. 08
Vingt ans d'activité, septième album au compteur, les farfelus Double Nelson continuent leur virée nocturne, même s'il faut pour cela "pousser la voiture". Les Double Nelson n'en sont plus là
A ce niveau, continuer à faire une musique aussi dérangée et personnelle, c'est soit du vice, soit cette satanée passion Je penche pour la deuxième solution, et ce pour notre plus grand bonheur. Les Double Nelson avancent à leur rythme, dans leur campagne, loin des paillettes et des coupes de cheveux travaillées. Ils bricolent dans leur maison, triturent les sons, étirent les rythmes, tricotent leurs histoires.
Avec eux, le Suicide d'Alan Vega devient heureux, ouvert sur le monde, décontracté. Jamais les influences indus n'auront donné tant de sourires sur les visages.
Et pourtant la méthode des nancéens est simple presque évidente :
ils n'imitent pas, ils font. Leurs références ont beau être sombres et perturbées (Suicide, David Lynch, Residents, Snakefinger), eux sont joyeux et décomplexés. Ils créent à nouveau un univers peuplé de créatures étranges, d'Elvis ressuscité, d'hommes en slip, de femmes de ménages et d'innombrables potes venus boire l'apéro. Comme d'habitude les Double Nelson nous invitent à la trance tranquille, à l'écart de toutes les modes connues, à la convivialité sans manières, et seize titres plus tard nous ne pouvons qu'attendre impatiemment de boire un nouveau petit verre dans leur salon, même s'il faut pousser la voiture pour cela. Ovni conseillé.
M.G
Octopus (webzine) nov. 07
Disons les choses tout net. Des groupes comme Double Nelson, il n'y en a pas beaucoup. J'en conviens, cela ne suffit pas forcément à rendre un groupe indispensable mais en l'occurrence, Double Nelson, eux, le sont presque.
Rock/arty, électro/clash, dub/jazz, bizarre, déjanté. Double Nelson est un peu tout ça, mais comme chez les grand groupes dont ils partagent les saines valeurs de l'outrance créative (citons pêle-mêle Père Ubu, Captain Beefheart, PIL, Devo, Suicide, Primus), ils se soucient plus de l'élan créatif que du support final, n'ayant finalement de leur art qu'une conscience instantanée, propice à une effervescence sonique qui se consomme dans l'instant, sans souci du qu'en dira-ton ou du quand-en­écrira-t-on. Bref depuis maintenant près de vingt ans, Double Nelson arpente les sphères musicales avec un goût de l'indépendance qui leur vaut la palme de la retenue discographique puisque Pousser La Voiture n'est que leur septième album dans ce laps de temps (auquel il faut heureusement ajouter diverses productions manuelles, audio-visuelles et compilatoires). Derrière un humour forcené qui transperce avec frénésie les incessants collages sonores (les bruits de fonds du blues laxatif de "My finger from L.A"), les extrapolations lounge trash du capiteux "Endschuldigung" ou les titres volontiers parodiques comme le noise-rock de série B qui éructe de "Smile on the water", Double Nelson magnifie une expérience permanente. Celle de l'écoute pour vous, et celle de la survie artistique pour eux. Un mariage de déraison qu'il convient de célébrer pied au plancher en donnant un petit coup de main pour pousser avec eux la voiture (et en option kit, en allant aussi les voir sur scène).
Laurent Catala
"Pulsz #2" mai 09 - Live report (concert à St-Etienne)
Double Nelson : pour halluciner des conduits auditifs.
Il est impossible de décrire cette musique pour la simple et bonne raison que Double Nelson est ... unique : ils réussissent à mixer l'avant-gardisme et le groove matinés d'une démarche industrielle pas piquée des hannetons.
Les compos ne sont pas des morceaux au sens de produit commercial calibré, nous ne sommes pas non plus dans la proposition de compos structurées par le rock ou la pop (avec refrains, ponts et transitions) mais dans l'univers de Double Nelson nous livrant des compos organiques en évolution constante, en création live dans nos ouïes. Ils ont ce don insensé qui consiste à nous faire pénétrer dans leur univers sans trop donner l'impression de savoir où ils vont : détrompez-vous ! Ils vous triturent les cellules auditives, vous manipulent les réminiscences cérébrales, vous achèvent bien les neurones afin de recomposer des échantillons sonores judicieusement malaxés-agencés-manufacturés et rien ne laisserait supposer la présence de la moindre séquence, le moindre logiciel, tant il y a de la vie et de l'humain !
En fait rares sont les groupes réussissant cette alchimie de l'avant-gardisme sonique et une jouissance indéniable à manier le collage sonore. On s'aventurerait bien à citer Skinny Puppy (époque "The last rights") et Tempsion, mais limiter la comparaison à deux groupes serait malhonnête, les collages visuels d'un Lynch donneraient une autre vision de ce groupe pour ce qui est de l'imaginaire délirant.
De toute façon (trop) rares sont les groupes comme Double Nelson à faire oublier la durée d'une composition, tant les structures musicales sont prévisibles chez certains ...
Proposer un blues électro-acoustique sans sample ridicule et dans une mouvance sound-design "c'est pô banal" comme dirait Jean-Pierre dans le film "Louise-Michel". Et ne vous arrêtez surtout pas à une première écoute : leur musique demande plus car elle ne se consomme pas.
Pour faire bref : un son énorme, un imaginaire hallucinant et des compos à secouer sa viande ... Que devrait demander le peuple ? sûrement pas du pain et des jeux mais Double Nelson !
Kokoro Gatari
Rock sound dec. 07
"Alien"
Lorsqu'on aborde un groupe original (comprenez "curieux" ou "à contre courant"), on a tendance à présenter sa musique comme un univers étrange avec lequel il faut faire corps pour la comprendre et peut-être l'aimer. Dans le cas du groupe nancéen, le terme univers est encore faible pour délimiter son champ d'action. Car Double Nelson c'est
un ensemble de sons, de mots, d'images, de sensations et d'émoi. Ce nouvel album, le septième, est une fois de plus une mixture artistique improbable dans laquelle la musique (la plupart du temps rythmique, répétitive et bricolée) se
pare de samples loufoques ou tordus, de déclamations poétiques très personnelles ("Hey si tu ponds deux oeufs ce soir, tu m'en gardes un ?") et d'un esthétisme excentrique qui rappelle tout à la fois
la noise, l'indus et la musique innovatrice."Pousser la voiture" est la bande son d'un film inexistant. Pour en voir les images on écoute le disque, on ferme les yeux et on se laisse influencer par le son ... L'expérience vaut le détour.
Frank Frejnik
retour
Pppzine (webzine) nov. 07
A la maison j'ai un schlorg. Il est assez âgé, il est tout vert, mais c'est encore mon fidèle ami depuis toutes ces années. Quand il a faim, on procède au rituel : je prends une grande bassine de sang frais, j'y ajoute quelques dents de lait de bébé mexicain et des pétales de rose, j'allume la télé et je fais un arrêt sur image sur Michel Drucker. En suite, je mets le schlorg sur mes épaules
et je mets très fort le dernier album de Double Nelson. La suite est toujours la même : le schlorg entre en transe, sa langue rapeuse s'enroule autour de la base de mon cervelet, et avec ses crocs acérés il pénètre mon cerveau. J'ai la tête qui se met à crépiter de rire et mes membres s'agitent n'importe comment. Le schlorg quant à lui a les yeux révulsés et on se met à chanter tous
les deux à tue-tête.
Quiconque n'a jamais vécu une telle expérience est incapable d'apprécier un album de Double Nelson, alors comme leurs disques sont difficiles à trouver, bien que nombreux depuis bientôt vingt ans, profitez-en vite, il en va de la survie de votre schlorg.
Fred
Coca'zine (Montpellier) nov/dec. 07
20 ans de carrière, 7 albums, le duo nancéen Double Nelson n'a pas chômé depuis sa création, dynamitant le rock à coup d'expérimentations totalement allumées, un univers sonore pour mutants de la troisième génération, une musique marécageuse qui vous prend par les tripes et vous écorche de l'intérieur.
Un peu comme si Tom Waits décidait de pousser tous les potards de ses amplis
et de
jammer avec les Melvins pour une danse vaudou endiablée.
Roland Torrès

Metal Sickness /webzine nov. 07 - Live report (concert à Douai)
C'est dans l'Hippodrome de Douai, scène nationale de théâtre de la ville, que le concert à lieu ; pas dans la grande salle (faut pas déconner non plus) mais quand même, ça fait plaisir de voir des genres de musiques extrêmes accueillis entre quatre murs au statut pas forcément synonyme de rock'n roll.
Arrivé en touriste,
les battements électriques saturés de Double Nelson me happent, je pousse les (lourdes) portes de la salle et là, paf ! le choc. Non, la station Mir n'a pas été détruite !
Elle gît simplement au fond de l'océan indien avec à son bord deux astronautes oubliés de Mère Russie, et dans son module exigü, les survivants ont monté un groupe de rock fait de brics et de brocs avec tout un tas de machines esquintées, des guitares usées au son n'ayant plus grand chose à voir avec de la musique et une batterie branlante. Il fait chaud, l'éclairage est celui des lampes de secours,
une atmosphère de démence domine. Le duo joue un rock pressurisé du bocal et hanté par les machines, un improbable bricolage indus aux beats acides et au groove lacif que vient tantôt attiser, tantôt tempérer la voix de Gaze. Sur scène Double Nelson cultive l'ambiguité, le spectateur est destabilisé par le flou entretenu entre le pré-enregistré et l'interprété : vocoders, instruments passés à l'octaveur et boîte à rythme viennent troubler les repères. À l'ambiguité des sons s'ajoute celle des corps, danse vicieuse du satyre au torse suant autours de sa ménade que ce huis-clos en papier-alu condamne à se confronter sensuellement sans jamais se consommer, jeu de traque, de fuite sur fond de tronçonneuses allumées et de riffs sauvages bourrinés jusqu'à plus soif. DN construit un univers très personnel et les points de comparaison manquent : ça tangue de l'électro à l'indus, ça lorgne méchamment sur le punk en chatouillant la noise, bref, un foutu bordel hautement recommandable aux tympans masochistes et un spectacle à part entière.
Thib.
Longueur d'Ondes fev/mars 08
Galère ne rime pas forcément avec misère. Ainsi "Pousser la voiture" conduit ici vers un vrai dépaysement. Ce septième album de DN rythme comme un bon plan sonore et bricolo, façon Géo Trouvetou. Ainsi, même sans maison de disque, les nancéens distillent des albums toujours aussi foutraques et inclassables. Ce genre d'objet donne des cheveux blancs aux rubricards thésards des magazines math-rock ! Double Nelson phagocyte les
Residents, Can, Funkadelic, Devo -vous compléterez la liste tant elle peut se poursuivre à l'infini- ... et eux-mêmes. Le duo a fomenté une expertise en vagabondage electroïde. Bazard trash improbable prompte à illustrer des comics ou films d'animation à tendance "zicotique", la contagion donne bon ton.
Ce psychédélisme tout à la fois hypnotique et funky vous fera voir du paysage, en voiture tout le monde !
Vincent Michaud
Prémonition (webzine) mars 08
Soyez le premier à donner votre avis...
Il y a un mystère derrière Double Nelson. Le duo nancéien, qui mène sa barque depuis une petite vingtaine d'années aurait délibérément évité tout succès et toute compromission avec le showbiz. On dit aussi que leur musique, profondément originale et mystérieuse, une musique qui pioche dans les genres les plus underground et les plus barrés, ne serait composée que sous influence, non pas de substances illicites, mais d'un animal fantastique, d'origine extra-terrestre probablement, comme s'en sont fait écho certains de nos collègues rock-critiques. Alors revenons un peu sur cette musique : paroles incompréhensibles, samples à gogo "made in the kitchen" et expérimentations en tous genres (bruits, percussions tribales, basse très présente, parfois une guitare distordue, petits glouglous synthétiques). Double Nelson ne cherche pas à plaire et se fout pas mal du qu'en-dira-t-on. Écouter "Pousser la voiture", comme les précédents albums, a le don de plonger en transes ; Carlos adorait leurs disques, paraît-il, et on comprend pourquoi : "Pousser la voiture" fait crépiter votre cerveau d'un rire à la fois cruel, cynique et aussi débile que l'humour d'un Garcimore trash. "Let's Get Drunk and Go Naked" chante Gaze sur "Let's Get... and Go" : dont acte.
Frédéric Thébault
retour
 
PPPzine/Interview (webzine) mars 08
C'est de Nancy, riante petite cité azuréenne du sud-est de la Lorraine, que sont passés avec leurs sabots dontaine Nelson et Nelson. Alors comme ils s'appelaient Nelson tous les deux et qu'ils désiraient faire comme E.T., téléphoner à leur maison loin dans les étoiles, ils ont naturellement pris le nom de Double Nelson. Pas de chance, en fait ils s'appellent Pasc et Gaze, du coup le nom ne veut plus rien dire mais on s'en fout puisque le but c'est d'atteindre la grâce grace aux douces sonorités de leur néo-post-cold-punk-technouillée-tribale à la n'importe quoi.
Donc les deux Nelson, dont le nom est en fait un hommage à Nelly Olson la méchante blondasse de la Petite Maison Dans la Prairie ou peut-être pas, viennent de sortir leur Xème album, on n'a pas compté mais il y en a eu quand même un nombre conséquent depuis la fin des années 80. Sinon, rien d'autre à ajouter hormis qu'il faut combler un peu la place qu'il me reste entre le titre et le début de l'interview, vous évidemment vous ne pouvez pas le voir puisque vous lisez le produit fini, mais pour moi c'est pas évident, qu'est-ce que vous croyez, faire l'interview, mettre en page, apporter chez l'imprimeur, nourrir la secrétaire, baiser le chien, tout ça, c'est pas facile, en plus je suis dans le train et j'arrive gare de Lyon il va falloir que je m'arrête, à côté de moi une femme met ses gants, c'est qu'il fait froid ce matin, -4° quand je suis sorti de chez moi, c'est pas une vie ça et pourtant je suis pas à Nancy. Vive la Corse vive la Côte d'Azur, I wanna holidays in the sun. Bon Pasc a répondu à toutes les questions, Gaze seulement à la première, et voilà, c'est tout de suite maintenant :
Nom, prénom, date de naissance, taille, plat préféré ?
Pasc,16/03/1960, 6 pieds, steak haché frites mayo
Gaze, plus jeune, normale, crevettes décortiquées
Votre musique contient beaucoup de samples, mais pas des samples habituels, des bruits de la vie de tous les jours, des bouts de conversation, des onomatopées, des tas de petits bruits bizarres, comment vous les choisissez ?
Par inadvertance, pas mieux. on se sert un peu de n'importe quel bruit qui passe pendant qu'on fait le morceau histoire de mettre un peu d'ondulations dans ce monde rectangulaire, et si par chance il illustre nos propos incohérents alors on est contents (faut être con).
Sur votre site, dans votre bio, il y a quelques influences citées comme  Suicide, Ali Farka Toure, The Melvins, Kraftwerk, Sonic Youth, Lightning Bolt, Donna Summer, Snakefinger, les films de sous-marin, Public Image Limited, Captain Beefheart, David Lynch, Sepultura, Led Zep, Ween, les bars, Laibach, Oto, Nirvana, Hazil Adkins, la science-fiction, Primus, The Supremes, Beastie Boys, Devo, pouvez-vous nous parler de quelques-unes, un petit peu ?
Suicide, binaire précurseur
Ali Farka, j'ai un peu trainé à Bamako
The Melvins, çà pète, c'est pas trop compliqué
Kraftwerk, toute ma jeunesse "glaciale et sophistiquée"
Sonic Youth, çà fait bien
Lightning Bolt, en fait non
Donna Summer, ouououououou baby
Snakefinger, toute ma jeunesse "anti Genesis"
films de sous marins, j'en ai 25
PIL, toute ma jeunesse "noir couleur de mes habits"
Captain Beefheart, c'est pas nous
David Lynch, ambiance
Sepultura, je ne perds pas au billard en écoutant Arise
Led Zep, toute la jeunesse de mon grand frère
Ween, quel talent (parfois)
les bars, on y traine
Laibach, ça rime avec bar
Oto, mon premier groupe (1979)
Nirvana, on y est
Hazil Adkins, toute ma jeunesse "pantalon troué"
science fiction, + de 300 bouquins, plutôt K.Dick ou P.J.Farmer qu'Asimov
Primus, encorutilfaluquejelesus
The Supremes, toute la jeunesse de ma soeur
Beasty Boys, quel talent (souvent)
Devo, premier album
Comment va votre Schlorg ?
Il schmurze.
Qu'est-ce qui vous inspire ? Je pense aux titres de vos albums, de vos morceaux ?
Tout et rien, on se laisse aller, qu'il est enivrant de fouler de son pied des sols étrangers ...
Êtes vous de grands malades ou des gens ordinaires ?
Des malades ordinaires
Ecouter Double Nelson, ça donne envie de rigoler et en même temps c'est très sombre pour ne pas dire angoissant, n'est-ce pas incompatible ? Est-ce que c'est conscient quand vous créez vos morceaux, mettre de l'humour et quelque chose de plus étrange, de plus sombre ?
Connais-tu la fâmeuse formule dite de Crainte ? : 2mcxff=k (mousse chaude+mayonnaise cuite) x frites froides = k (constante de crainte), le tout multiplié par le carré de la vitesse et rajouté aux cinq fruits et légumes plus une activité physique journalière moins les clopes et je pense qu'on y est.
C'est quoi qui vous fait marrer au juste dans la vie, hormis mes questions ?
Le boulot, le loyer, les courses, la banque, les pannes, la douleur, le ménage, les reportages sur les vacances des milliardaires, les cons, les factures, la droite, le froid, le Luxembourg, le bricolage, la vaisselle, les mille et une joies de l'informatique et surtout le pouvoir d'achat (il potere di spesa) comme tout le monde à ce qu'il parait.
Et qu'est-ce qui vous coupe toute envie de rigoler, hormis quand le Jeune Extrême se fout de votre gueule quand vous lancez un bulletin demandant de l'aide sur myspace, quel con irrespectueux ce Jeune Extrême ?
Les blagues à 2 balles, les concerts, les javas d'après concerts, les blagues à 2 balles dans les javas d'après concerts, les concerts à 2 balles, les blagues, les javas et le ping pong (sport dont j'ai la parfaite maitrise).
Aimez-vous Julien Doré (le gagnant de la Nouvelle Star), pensez-vous qu'il soir un super punk lui aussi comme vous ? vous êtes vous masturbés sur sa vidéo où on voit son téton, ou sur ses photos dans l'interview récente de Play Boy ?
Ma culture musicale en terme de chanson française se limitant à Henri Tachan, j'ai envie de dire qu'entre l'amour et l'amitié il n'y a qu'un pas de différence, un vieux pageot, un vieux pucier où deux animaux se dépensent, et que la chasse c'est la guéguerre autorisée.
L'image me semble assez importante dans Double Nelson, je pense à vos pochettes de disques, à votre site, vos clips, maintenant vous vous mettez à faire du théâtre, c'est une orientation possible ultérieure, délaisser la musique pour l'image, la scène ?
Quand on sera mort pourquoi pas, mais pour l'instant on préfère pas mourir et pour çà rien ne vaut tu sais quoi. ne dit-on pas que celui qui ne prépare pas l'avenir se prépare à gémir.
Peut-on en savoir plus sur "Naguère les Etoiles" ? Il est indiqué sur votre page " Piece de theatre de science-fiction serie Z de chez Z, effets speciaux de la mort en direct live, aventure crétine, dialogues overpointus, costumes improbables, cascades, scénario a la hauteur de toutes les espérances, budgets indécents !"
C'est un genre d'attraction façon Mélies où on mélange le jeu des acteurs avec des décors virtuels en live et en temps réel. On utilise un très vieux truc d'effet spécial (le miroir semi-transparent) modernisé par l'adjonction d'écrans plasma et autres ordinateurs et çà donne une scène vierge sur laquelle évoluent les acteurs avec un écran de cinéma au dessus où on peut voir le film définitif. Sinon la description sur notre page est assez réaliste. C'est léger, c'est fin.
Quel rôle tient la science-fiction dans vos influences ?
J'en lis beaucoup, et le capitaine de vaisseau spatial ou le savant fou sont les seuls personnages que je sache jouer. C'est un don.
Et pourquoi les séries Z, c'est mieux que les superproductions hollywoodiennes ?
Quand il n'y a pas les moyens ça devient parfois plus inventif, inattendu. C'est pas en se payant un intérieur cuir de Moselle et ronce d'Ardennes qu'on se retrouve avec de la moumoutte sur le volant et un plafonnier Louis XV. Après c'est chacun pour sa gueule, les goûts et les couleurs...
"Pousser la voiture" est le somptueux titre de votre dernier album, pensez-vous qu'il a été prémonitoire car vous avez bousillé votre van quelques temps après ? (Pour le prochain, faites attention, ne l'appelez pas "on va mourir subitement" ou "on a raté notre album", ou surtout pas "Sarkozy est Président de la République", ça serait inimaginable et horrible, ça...)
Nous touchons là à des domaines occultes où il n'est guère prudent de s'aventurer sans mettre les patins...
Avez-vous réussi à dénicher un van de remplacement ou voulez-vous qu'on en profite pour lancer un appel ?
Peu importe vu qu'on est pétés de thunes... mais il est vrai que si quelqu'un possède un utilitaire 6 places diesel de belle facture, presque neuf, toutes options, équipé tunning, et qu'il désire s'en débarrasser à vil prix pour pouvoir organiser des boums dans son garage, on peut aider éventuellement si la couleur nous plait.
Brice Hortefeux est vieux, moche, raciste et il sent assez mauvais sous les aisselles. Pensez-vous qu'on doive l'expulser de France après lui avoir enfoncé des aiguilles sous les ongles et cassé les chevilles à coups de masse, pendant qu'il pousse de petits cris porcins ? Ou au contraire doit-on envisager qu'il devienne le prochain président de la République quand Nicolas Sarkozy aura
dû démissionner parce qu'il aura été surpris au lit avec un grand Black poilu dans l'hôtel où il se rend toutes les semaines le jeudi à 17h au 78 rue de Vaugirard 4ème étage digicode AB325 ?
Mon Cul président!
Ma Chemise premier ministre!
Vous venez de Nancy, une ville assez particulière qui a donné naissance à des groupes assez barrés en règle générale, pour ne citer que KaS Product, en tout cas à un endroit où la scène underground a toujours été très active. Il y a un climat spécial là-bas ? Vous n'avez jamais eu envie de "monter à Paris" ?
Trop grand dehors, trop petit dedans, trop chère la mousse.
Et à Nancy y a la mer toute l'année et le beau temps alors y a pas photo.
Vingt ans d'existence, ça fait quoi ? Comment vous voyez votre parcours ?
Comme le nutella, 20 ans d'expérience feront toujours la différence.
Faire ce genre de musique à 40 balais, ce n'est pas un peu un signe de manque de maturité évident ?
D'autant plus quand on frise la cinquantaine.
Le morceau dont vous êtes le plus fier, sur tous vos albums ?
Born in the USA (ou Angie)
Le jeune Extrême