491 (Lyon) dec. 07
Si vous avez comme moi lamentablement raté le duo nancéen
alors qu'il jouait au dernier festival Riddim Collision à
l'Epicerie Moderne, ne soyez pas trop dépité puisqu'ils
ont eu la délicatesse de laisser derrière eux un
nouvel album intitulé "Pousser la voiture". Un
7ème en 21 ans de (stations) service, sans jamais changer
la ligne de conduite : appareiller, trancher dans le vif et dépareiller
dans un univers sonore proche de la science-fiction !
Double Nelson se repait en effet d'une basse énorme à la fois groovy
et post-industrielle,
couplée à une batterie sèche et métronomique qui s'agrémente de percussions
diverses et métalliques ; ajoutez à cette matrice
un puits sans fond de bruitages faits maison, de voix à
moitié trafiquées dans une centrale nucléaire,
ou de sons bizarroïdes d'origine incontrôlée,
etc. Et voilà que vous naviguez allègrement dans
le strange (!), la
noise prise dans la tourmente d'une guerre interstellaire avec
un petit côté funk psychédélique fin
'70.
Tant pis pour le easy listening et ses frangines popisantes, la
danse tribale futuriste de Double Nelson nous rapproche chaque
jour un peu plus de la fin du monde mais avec le sourire !
Quant à l'invitation du duo : Let's get drunk and go naked"
c'est à prendre évidemment au pied de la lettre.
Unissez ainsi vos forces à celles de David Vincent pour
"pousser la voiture" de Double Nelson ; il s'agira ensuite
de se barrer fissa d'un monde où les emmerdeurs ont déjà
pris les rênes.
Laurent Zine
Noise magazine janv. 08
"Foutrock"
Ca gargouille, gazouille, gratouille, c'est à peu près
tout ce qu'on peut affirmer sur Double Nelson. Parler des effets.
Les causes, le pourquoi, le comment restent pour le moins troubles
et bientôt vingt ans que ça dure !
Vingt ans que ce duo nancéen inclassable (tantôt
trio, tantôt orchestre gargantuesque tant des intervenants
gourmands de tous poils ont pu s'arrêter chez Gaze et Pasc)
livre ses compositions foutraques, se fichant éperdument
des modes, de la prod', de la technique, et pourtant rien de cheap
chez eux, rien de daté, forcément !
Ca ne ressemble à rien d'autre et ça s'immisce pourtant,
tel leur petit monstre vert sympathique, dans les esgourdes les
plus blasées. A force d'un son atypique -une basse ronronnante
en avant, chaloupée, qu'on imagine en pâte à
modeler (voir "My Finger From L.A"), des percus girouette,
une batterie malmenée, des claviers en mousse, des samples
hystériques, des textes susurrés-, ils ont su en
six albums imposer leur univers psyché funk
noise indus keupon bricolo de série
Z (doublement saisissant
et épatant sur scène !).
On pense parfois à Grötus qui aurait atomisé la Mano Negra ("Lelvis"),
Skinny Puppy qui aurait mal dégéré The Ex,
Lydia Lunch qui ferait du zouk futuriste, Prong uppercutant Devo.
Si dissonance il y a, elle n'a rien de gratuit, la cohérence
existe dans cet autre ailleurs. Pour preuve les seize titres jouissifs
de "Pousser la voiture" s'enchaînent comme autant
d'instantanés d'un quotidien azimuté à priori
ludique mais terriblement
urbain, moderne et parfois finalement
dérisoire.
Sous cette fausse légèreté se cache le secret
le mieux gardé de l'héxagone : Double Nelson ou
l'intégrité dans le Grand Tout, armés de
rustines et de sérotonine contre vents et marées.
Respect!
C. Fagnot (8/10)
Libération
18 oct. 07
Lesdits Double Nelson fourbissent un vif funk indus punk provincial minoritaire-communautaire éprouvé.
Entre Miss
Kittin ou Fiery Furnaces (pour le couple sonore underground)
et Prince ("Roll me now") pour
le groove-machine un peu emballé.
L'un dans l'autre, leur transe binaire
expérimentale pré-french touch a été
largement pionnière, mais du coup adieu chansonnettes,
narration, saynètes et popisme-trafic toute.
Le résultat, beat muzak comme préformatée
Radio Nova, sur l'air franchouille faussement Trobadors du titre
"Pousser la voiture", s'écoute (s'entend) une
bande-son-cut-uppée.
A peine bouclée (embobinée en boucle) à la Vega robotique stade terminal hermétique
actuel, en plus charnu (photo sympa de la dame faisant foi au
verso).
Outre le susdit cd, Double Nelson propose ses bruitismes en concert,
ce soir comme hier à 21h à Paris, à la bien-nommée
Mécanique Ondulatoire (8, rue passage Thiéré,
métro Bastille).
B.Bayon
Positive Rage (webzine) fev. 08
Vingt ans d'activité, septième album au compteur,
les farfelus Double Nelson continuent leur virée nocturne,
même s'il faut pour cela "pousser la voiture".
Les Double Nelson n'en sont plus là
A ce niveau, continuer à faire une musique aussi dérangée
et personnelle, c'est soit du vice, soit cette satanée
passion Je penche pour la deuxième solution, et ce pour
notre plus grand bonheur. Les Double Nelson avancent à
leur rythme, dans leur campagne, loin des paillettes et des coupes
de cheveux travaillées. Ils bricolent dans leur maison,
triturent les sons, étirent les rythmes, tricotent leurs
histoires. Avec
eux, le Suicide d'Alan Vega devient heureux, ouvert
sur le monde, décontracté. Jamais
les influences indus n'auront donné tant de sourires sur
les visages.
Et pourtant la méthode des nancéens est simple presque
évidente : ils
n'imitent pas, ils font.
Leurs références
ont beau être sombres et perturbées (Suicide, David
Lynch, Residents, Snakefinger), eux sont joyeux et décomplexés. Ils créent à nouveau
un univers peuplé de créatures étranges,
d'Elvis ressuscité, d'hommes en slip, de femmes de ménages
et d'innombrables potes venus boire l'apéro. Comme d'habitude
les Double Nelson nous invitent à la trance tranquille,
à l'écart de toutes les modes connues, à
la convivialité sans manières, et seize titres plus
tard nous ne pouvons qu'attendre impatiemment de boire un nouveau
petit verre dans leur salon, même s'il faut pousser la voiture
pour cela. Ovni conseillé.
M.G
Octopus (webzine) nov. 07
Disons les choses tout net. Des groupes comme Double Nelson, il
n'y en a pas beaucoup. J'en conviens, cela ne suffit pas forcément
à rendre un groupe indispensable mais en l'occurrence,
Double Nelson, eux, le sont presque. Rock/arty, électro/clash, dub/jazz, bizarre, déjanté.
Double Nelson est un peu tout ça, mais comme chez les grand
groupes dont ils partagent les saines valeurs de l'outrance créative
(citons pêle-mêle Père Ubu, Captain Beefheart,
PIL, Devo, Suicide, Primus), ils se soucient plus de l'élan
créatif que du support final, n'ayant finalement de leur
art qu'une conscience instantanée, propice à une
effervescence sonique qui
se consomme dans l'instant, sans souci du qu'en dira-ton ou du
quand-en­écrira-t-on.
Bref depuis maintenant près de vingt ans, Double Nelson
arpente les sphères musicales avec un goût de l'indépendance
qui leur vaut la palme de la retenue discographique puisque Pousser
La Voiture n'est que leur septième album dans ce laps de
temps (auquel il faut heureusement ajouter diverses productions
manuelles, audio-visuelles et compilatoires). Derrière
un humour forcené qui transperce avec frénésie
les incessants collages sonores (les bruits de fonds du blues
laxatif de "My finger from L.A"), les extrapolations
lounge trash du capiteux "Endschuldigung" ou les titres
volontiers parodiques comme le noise-rock de série B qui
éructe de "Smile on the water", Double Nelson
magnifie une expérience permanente. Celle de l'écoute
pour vous, et celle de la survie artistique pour eux. Un mariage
de déraison qu'il convient de célébrer pied
au plancher en donnant un petit coup de main pour pousser avec
eux la voiture (et en option kit, en allant aussi les voir sur
scène).
Laurent Catala
"Pulsz #2" mai 09 - Live report (concert à St-Etienne)
Double Nelson : pour halluciner des conduits auditifs.
Il est impossible de décrire cette musique pour la simple
et bonne raison que Double Nelson est ... unique : ils réussissent
à mixer l'avant-gardisme et le groove matinés d'une
démarche industrielle pas piquée des hannetons.
Les compos ne sont pas des morceaux au sens de produit commercial
calibré, nous ne sommes pas non plus dans la proposition
de compos structurées par le rock ou la pop (avec refrains,
ponts et transitions) mais dans l'univers de Double Nelson nous
livrant des compos organiques en évolution constante, en
création live dans nos ouïes. Ils ont ce don insensé
qui consiste à nous faire pénétrer dans leur
univers sans trop donner l'impression de savoir où ils
vont : détrompez-vous ! Ils vous triturent les cellules
auditives, vous manipulent les réminiscences cérébrales,
vous achèvent bien les neurones afin de recomposer des
échantillons sonores judicieusement malaxés-agencés-manufacturés
et rien ne laisserait supposer la présence de la moindre
séquence, le moindre logiciel, tant il y a de la vie et
de l'humain !
En fait rares sont les groupes réussissant cette alchimie
de l'avant-gardisme sonique et une jouissance indéniable
à manier le collage sonore. On s'aventurerait bien à
citer Skinny Puppy (époque "The last rights")
et Tempsion, mais limiter la comparaison à deux groupes
serait malhonnête, les collages visuels d'un Lynch donneraient
une autre vision de ce groupe pour ce qui est de l'imaginaire
délirant.
De toute façon (trop) rares sont les groupes comme Double
Nelson à faire oublier la durée d'une composition,
tant les structures musicales sont prévisibles chez certains
...
Proposer un blues électro-acoustique sans sample ridicule
et dans une mouvance sound-design "c'est pô banal"
comme dirait Jean-Pierre dans le film "Louise-Michel".
Et ne vous arrêtez surtout pas à une première
écoute : leur musique demande plus car elle ne se consomme
pas.
Pour faire bref : un son énorme, un imaginaire hallucinant
et des compos à secouer sa viande ... Que devrait demander
le peuple ? sûrement pas du pain et des jeux mais Double
Nelson !
Kokoro Gatari
Rock sound dec. 07
"Alien"
Lorsqu'on aborde un groupe original (comprenez "curieux"
ou "à contre courant"), on a tendance à
présenter sa musique comme un univers étrange avec
lequel il faut faire corps pour la comprendre et peut-être
l'aimer. Dans le cas du groupe nancéen, le terme univers
est encore faible pour délimiter son champ d'action. Car
Double Nelson c'est un
ensemble de sons, de mots, d'images, de sensations et d'émoi. Ce nouvel album, le septième,
est une fois de plus une mixture artistique improbable dans laquelle
la musique (la plupart du temps rythmique, répétitive et bricolée) se
pare de samples loufoques ou tordus, de déclamations poétiques
très personnelles ("Hey si tu ponds deux oeufs
ce soir, tu m'en gardes un ?") et d'un esthétisme
excentrique qui rappelle tout à la fois la noise, l'indus et la musique innovatrice."Pousser la voiture" est la bande son d'un film inexistant.
Pour en voir les images on écoute le disque, on ferme les
yeux et on se laisse influencer par le son ... L'expérience
vaut le détour.
Frank Frejnik
Pppzine (webzine) nov. 07
A la maison j'ai un schlorg. Il est assez âgé, il
est tout vert, mais c'est encore mon fidèle ami depuis
toutes ces années. Quand il a faim, on procède au
rituel : je prends une grande bassine de sang frais, j'y ajoute
quelques dents de lait de bébé mexicain et des pétales
de rose, j'allume la télé et je fais un arrêt
sur image sur Michel Drucker. En suite, je mets le schlorg sur
mes épaules
et je mets
très fort le dernier album de Double Nelson. La suite est
toujours la même :
le schlorg
entre en transe, sa langue rapeuse s'enroule autour de la base
de mon cervelet, et
avec ses crocs acérés il pénètre mon
cerveau. J'ai la tête qui se met à crépiter
de rire et mes membres s'agitent n'importe comment. Le schlorg
quant à lui a les yeux révulsés et on se
met à chanter tous
les deux à tue-tête.
Quiconque n'a jamais vécu une telle expérience est
incapable d'apprécier un album de Double Nelson, alors
comme leurs disques sont difficiles à trouver, bien que
nombreux depuis bientôt vingt ans, profitez-en vite, il
en va de la survie de votre schlorg.
Fred
Coca'zine (Montpellier) nov/dec. 07
20 ans de carrière, 7 albums, le duo nancéen Double
Nelson n'a pas chômé depuis sa création, dynamitant
le rock à coup d'expérimentations totalement allumées,
un univers sonore pour mutants de la troisième génération,
une musique marécageuse qui vous prend par les tripes et
vous écorche de l'intérieur. Un peu comme si Tom Waits décidait de pousser tous
les potards de ses amplis
et de jammer
avec les Melvins pour
une danse vaudou endiablée.
Roland Torrès
Metal Sickness /webzine nov. 07 - Live report
(concert à Douai)
C'est dans l'Hippodrome de Douai, scène nationale de théâtre
de la ville, que le concert à lieu ; pas dans la grande
salle (faut pas déconner non plus) mais quand même,
ça fait plaisir de voir des genres de musiques extrêmes
accueillis entre quatre murs au statut pas forcément synonyme
de rock'n roll.
Arrivé en touriste, les battements électriques saturés
de Double Nelson me happent, je pousse les (lourdes) portes de
la salle et là, paf ! le choc. Non, la station Mir n'a
pas été détruite !
Elle gît simplement au fond de l'océan indien avec
à son bord deux astronautes oubliés de Mère
Russie, et dans son module exigü, les survivants ont monté
un groupe de rock fait de brics et de brocs avec tout un tas de
machines esquintées, des guitares usées au son n'ayant
plus grand chose à voir avec de la musique et une batterie
branlante. Il fait chaud, l'éclairage est celui des lampes
de secours, une
atmosphère de démence domine. Le duo joue un rock
pressurisé du bocal et hanté par les machines, un improbable bricolage indus aux beats acides
et au groove lacif que
vient tantôt attiser, tantôt tempérer la voix
de Gaze. Sur scène Double Nelson cultive l'ambiguité,
le spectateur est destabilisé par le flou entretenu entre
le pré-enregistré et l'interprété
: vocoders, instruments passés à l'octaveur et boîte
à rythme viennent troubler les repères. À
l'ambiguité des sons s'ajoute celle des corps, danse vicieuse
du satyre au torse suant autours de sa ménade que ce huis-clos
en papier-alu condamne à se confronter sensuellement sans
jamais se consommer, jeu de traque, de fuite sur fond de tronçonneuses
allumées et de riffs sauvages bourrinés jusqu'à
plus soif. DN construit un univers très personnel et les
points de comparaison manquent : ça tangue de l'électro à
l'indus, ça lorgne méchamment sur le punk en chatouillant
la noise, bref, un foutu
bordel hautement recommandable aux tympans masochistes et un spectacle à
part entière.
Thib.
Longueur d'Ondes
fev/mars 08
Galère ne rime pas forcément avec misère.
Ainsi "Pousser la voiture" conduit ici vers un vrai
dépaysement. Ce septième album de DN rythme comme
un bon plan sonore et bricolo, façon Géo Trouvetou.
Ainsi, même sans maison de disque, les nancéens distillent
des albums toujours aussi foutraques et inclassables. Ce genre
d'objet donne des cheveux blancs aux rubricards thésards
des magazines math-rock ! Double Nelson phagocyte les Residents, Can, Funkadelic,
Devo -vous compléterez
la liste tant elle peut se poursuivre à l'infini- ... et
eux-mêmes. Le duo a fomenté une expertise en vagabondage
electroïde. Bazard trash improbable prompte à illustrer
des comics ou films d'animation à tendance "zicotique",
la contagion donne bon ton.
Ce psychédélisme
tout à la fois hypnotique et funky vous fera voir du paysage, en voiture tout le monde !
Vincent Michaud
Prémonition
(webzine) mars 08
Soyez le premier à donner votre avis...
Il y a un mystère derrière Double Nelson. Le duo
nancéien, qui mène sa barque depuis une petite vingtaine
d'années aurait délibérément évité
tout succès et toute compromission avec le showbiz. On
dit aussi que leur musique, profondément originale et mystérieuse,
une musique qui pioche dans les genres les plus underground et
les plus barrés, ne serait composée que sous influence,
non pas de substances illicites, mais d'un animal fantastique,
d'origine extra-terrestre probablement, comme s'en sont fait écho
certains de nos collègues rock-critiques. Alors revenons
un peu sur cette musique : paroles incompréhensibles, samples
à gogo "made in the kitchen" et expérimentations
en tous genres (bruits, percussions tribales, basse très
présente, parfois une guitare distordue, petits glouglous
synthétiques). Double Nelson ne cherche pas à plaire
et se fout pas mal du qu'en-dira-t-on. Écouter "Pousser
la voiture", comme les précédents albums, a
le don de plonger en transes ; Carlos adorait leurs disques, paraît-il,
et on comprend pourquoi : "Pousser la voiture" fait
crépiter votre cerveau d'un rire à la fois cruel,
cynique et aussi débile que l'humour d'un Garcimore trash.
"Let's Get Drunk and Go Naked" chante Gaze sur "Let's
Get... and Go" : dont acte.
Frédéric Thébault
PPPzine/Interview
(webzine) mars 08
C'est de Nancy, riante petite cité azuréenne du
sud-est de la Lorraine, que sont passés avec leurs sabots
dontaine Nelson et Nelson. Alors comme ils s'appelaient Nelson
tous les deux et qu'ils désiraient faire comme E.T., téléphoner
à leur maison loin dans les étoiles, ils ont naturellement
pris le nom de Double Nelson. Pas de chance, en fait ils s'appellent
Pasc et Gaze, du coup le nom ne veut plus rien dire mais on s'en
fout puisque le but c'est d'atteindre la grâce grace aux
douces sonorités de leur néo-post-cold-punk-technouillée-tribale
à la n'importe quoi.
Donc les deux Nelson, dont le nom est en fait un hommage à
Nelly Olson la méchante blondasse de la Petite Maison Dans
la Prairie ou peut-être pas, viennent de sortir leur Xème
album, on n'a pas compté mais il y en a eu quand même
un nombre conséquent depuis la fin des années 80.
Sinon, rien d'autre à ajouter hormis qu'il faut combler
un peu la place qu'il me reste entre le titre et le début
de l'interview, vous évidemment vous ne pouvez pas le voir
puisque vous lisez le produit fini, mais pour moi c'est pas évident,
qu'est-ce que vous croyez, faire l'interview, mettre en page,
apporter chez l'imprimeur, nourrir la secrétaire, baiser
le chien, tout ça, c'est pas facile, en plus je suis dans
le train et j'arrive gare de Lyon il va falloir que je m'arrête,
à côté de moi une femme met ses gants, c'est
qu'il fait froid ce matin, -4° quand je suis sorti de chez
moi, c'est pas une vie ça et pourtant je suis pas à
Nancy. Vive la Corse vive la Côte d'Azur, I wanna holidays
in the sun. Bon Pasc a répondu à toutes les questions,
Gaze seulement à la première, et voilà, c'est
tout de suite maintenant :
Nom, prénom, date
de naissance, taille, plat préféré ?
Pasc,16/03/1960, 6 pieds, steak haché frites mayo
Gaze, plus jeune, normale, crevettes décortiquées
Votre musique contient
beaucoup de samples, mais pas des samples habituels, des bruits
de la vie de tous les jours, des bouts de conversation, des onomatopées,
des tas de petits bruits bizarres, comment vous les choisissez
?
Par inadvertance, pas mieux. on se sert un peu de n'importe quel
bruit qui passe pendant qu'on fait le morceau histoire de mettre
un peu d'ondulations dans ce monde rectangulaire, et si par chance
il illustre nos propos incohérents alors on est contents
(faut être con).
Sur votre site, dans votre
bio, il y a quelques influences citées comme Suicide,
Ali Farka Toure, The Melvins, Kraftwerk, Sonic Youth, Lightning
Bolt, Donna Summer, Snakefinger, les films de sous-marin, Public
Image Limited, Captain Beefheart, David Lynch, Sepultura, Led
Zep, Ween, les bars, Laibach, Oto, Nirvana, Hazil Adkins, la science-fiction,
Primus, The Supremes, Beastie Boys, Devo, pouvez-vous nous parler
de quelques-unes, un petit peu ?
Suicide, binaire précurseur
Ali Farka, j'ai un peu trainé à Bamako
The Melvins, çà pète, c'est pas trop compliqué
Kraftwerk, toute ma jeunesse "glaciale et sophistiquée"
Sonic Youth, çà fait bien
Lightning Bolt, en fait non
Donna Summer, ouououououou baby
Snakefinger, toute ma jeunesse "anti Genesis"
films de sous marins, j'en ai 25
PIL, toute ma jeunesse "noir couleur de mes habits"
Captain Beefheart, c'est pas nous
David Lynch, ambiance
Sepultura, je ne perds pas au billard en écoutant Arise
Led Zep, toute la jeunesse de mon grand frère
Ween, quel talent (parfois)
les bars, on y traine
Laibach, ça rime avec bar
Oto, mon premier groupe (1979)
Nirvana, on y est
Hazil Adkins, toute ma jeunesse "pantalon troué"
science fiction, + de 300 bouquins, plutôt K.Dick ou P.J.Farmer
qu'Asimov
Primus, encorutilfaluquejelesus
The Supremes, toute la jeunesse de ma soeur
Beasty Boys, quel talent (souvent)
Devo, premier album
Comment va votre Schlorg
?
Il schmurze.
Qu'est-ce qui vous inspire
? Je pense aux titres de vos albums, de vos morceaux ?
Tout et rien, on se laisse aller, qu'il est enivrant de fouler
de son pied des sols étrangers ...
Êtes vous de grands
malades ou des gens ordinaires ?
Des malades ordinaires
Ecouter Double Nelson,
ça donne envie de rigoler et en même temps c'est
très sombre pour ne pas dire angoissant, n'est-ce pas incompatible
? Est-ce que c'est conscient quand vous créez vos morceaux,
mettre de l'humour et quelque chose de plus étrange, de
plus sombre ?
Connais-tu la fâmeuse formule dite de Crainte ? : 2mcxff=k
(mousse chaude+mayonnaise cuite) x frites froides = k (constante
de crainte), le tout multiplié par le carré de la
vitesse et rajouté aux cinq fruits et légumes plus
une activité physique journalière moins les clopes
et je pense qu'on y est.
C'est quoi qui vous fait
marrer au juste dans la vie, hormis mes questions ?
Le boulot, le loyer, les courses, la banque, les pannes, la douleur,
le ménage, les reportages sur les vacances des milliardaires,
les cons, les factures, la droite, le froid, le Luxembourg, le
bricolage, la vaisselle, les mille et une joies de l'informatique
et surtout le pouvoir d'achat (il potere di spesa) comme tout
le monde à ce qu'il parait.
Et qu'est-ce qui vous coupe
toute envie de rigoler, hormis quand le Jeune Extrême se
fout de votre gueule quand vous lancez un bulletin demandant de
l'aide sur myspace, quel con irrespectueux ce Jeune Extrême
?
Les blagues à 2 balles, les concerts, les javas d'après
concerts, les blagues à 2 balles dans les javas d'après
concerts, les concerts à 2 balles, les blagues, les javas
et le ping pong (sport dont j'ai la parfaite maitrise).
Aimez-vous Julien Doré
(le gagnant de la Nouvelle Star), pensez-vous qu'il soir un super
punk lui aussi comme vous ? vous êtes vous masturbés
sur sa vidéo où on voit son téton, ou sur
ses photos dans l'interview récente de Play Boy ?
Ma culture musicale en terme de chanson française se limitant
à Henri Tachan, j'ai envie de dire qu'entre l'amour et
l'amitié il n'y a qu'un pas de différence, un vieux
pageot, un vieux pucier où deux animaux se dépensent,
et que la chasse c'est la guéguerre autorisée.
L'image me semble assez
importante dans Double Nelson, je pense à vos pochettes
de disques, à votre site, vos clips, maintenant vous vous
mettez à faire du théâtre, c'est une orientation
possible ultérieure, délaisser la musique pour l'image,
la scène ?
Quand on sera mort pourquoi pas, mais pour l'instant on préfère
pas mourir et pour çà rien ne vaut tu sais quoi.
ne dit-on pas que celui qui ne prépare pas l'avenir se
prépare à gémir.
Peut-on en savoir plus
sur "Naguère les Etoiles" ? Il est indiqué
sur votre page " Piece de theatre de science-fiction serie
Z de chez Z, effets speciaux de la mort en direct live, aventure
crétine, dialogues overpointus, costumes improbables, cascades,
scénario a la hauteur de toutes les espérances,
budgets indécents !"
C'est un genre d'attraction façon Mélies où
on mélange le jeu des acteurs avec des décors virtuels
en live et en temps réel. On utilise un très vieux
truc d'effet spécial (le miroir semi-transparent) modernisé
par l'adjonction d'écrans plasma et autres ordinateurs
et çà donne une scène vierge sur laquelle
évoluent les acteurs avec un écran de cinéma
au dessus où on peut voir le film définitif. Sinon
la description sur notre page est assez réaliste. C'est
léger, c'est fin.
Quel rôle tient la
science-fiction dans vos influences ?
J'en lis beaucoup, et le capitaine de vaisseau spatial ou le savant
fou sont les seuls personnages que je sache jouer. C'est un don.
Et pourquoi les séries
Z, c'est mieux que les superproductions hollywoodiennes ?
Quand il n'y a pas les moyens ça devient parfois plus inventif,
inattendu. C'est pas en se payant un intérieur cuir de
Moselle et ronce d'Ardennes qu'on se retrouve avec de la moumoutte
sur le volant et un plafonnier Louis XV. Après c'est chacun
pour sa gueule, les goûts et les couleurs...
"Pousser la voiture"
est le somptueux titre de votre dernier album, pensez-vous qu'il
a été prémonitoire car vous avez bousillé
votre van quelques temps après ? (Pour le prochain, faites
attention, ne l'appelez pas "on va mourir subitement"
ou "on a raté notre album", ou surtout pas "Sarkozy
est Président de la République", ça
serait inimaginable et horrible, ça...)
Nous touchons là à des domaines occultes où
il n'est guère prudent de s'aventurer sans mettre les patins...
Avez-vous réussi
à dénicher un van de remplacement ou voulez-vous
qu'on en profite pour lancer un appel ?
Peu importe vu qu'on est pétés de thunes... mais
il est vrai que si quelqu'un possède un utilitaire 6 places
diesel de belle facture, presque neuf, toutes options, équipé
tunning, et qu'il désire s'en débarrasser à
vil prix pour pouvoir organiser des boums dans son garage, on
peut aider éventuellement si la couleur nous plait.
Brice Hortefeux est vieux,
moche, raciste et il sent assez mauvais sous les aisselles. Pensez-vous
qu'on doive l'expulser de France après lui avoir enfoncé
des aiguilles sous les ongles et cassé les chevilles à
coups de masse, pendant qu'il pousse de petits cris porcins ?
Ou au contraire doit-on envisager qu'il devienne le prochain président
de la République quand Nicolas Sarkozy aura
dû démissionner parce qu'il aura été
surpris au lit avec un grand Black poilu dans l'hôtel où
il se rend toutes les semaines le jeudi à 17h au 78 rue
de Vaugirard 4ème étage digicode AB325 ?
Mon Cul président!
Ma Chemise premier ministre!
Vous venez de Nancy, une
ville assez particulière qui a donné naissance à
des groupes assez barrés en règle générale,
pour ne citer que KaS Product, en tout cas à un endroit
où la scène underground a toujours été
très active. Il y a un climat spécial là-bas
? Vous n'avez jamais eu envie de "monter à Paris"
?
Trop grand dehors, trop petit dedans, trop chère la mousse.
Et à Nancy y a la mer toute l'année et le beau temps
alors y a pas photo.
Vingt ans d'existence,
ça fait quoi ? Comment vous voyez votre parcours ?
Comme le nutella, 20 ans d'expérience feront toujours la
différence.
Faire ce genre de musique
à 40 balais, ce n'est pas un peu un signe de manque de
maturité évident ?
D'autant plus quand on frise la cinquantaine.
Le morceau dont vous êtes
le plus fier, sur tous vos albums ?
Born in the USA (ou Angie)
Le jeune Extrême